dimanche 31 mai 2009

"Dimanche 7 juin, je " par David

Naufrage de l'Erika le 12 décembre 1999

Dimanche 7 juin, je voterai Europe Ecologie.

Les raisons de ce vote sont multiples, elles partent de ma vie, de mon sens moral, de mes sentiments et de ma raison. Voici des faits :
27 mai 09, meeting d’Europe Ecologie à Montreuil : Eva Joly expliquait à l’assemblée, comment un jeune homme, pour avoir volé deux bouteilles de shampoing, avait pris un an de prison ferme. Ensuite elle embrayait sur Charles Pasqua convaincu de corruption et condamné à du sursit. Un brin ironique, le sourire un peu triste, l’air grave, elle concluait que la France était manifestement très clémente envers la corruption. Quelques semaines plus tôt elle indiquait que TOTAL, riche à milliards de bénéfices, responsable de la pollution des côtes bretonnes avec son bateau ERIKA, faisait appel de sa condamnation. Total a été condamné à une centaine de millions d’euros.
Libé du 27 mai 2009 : Selon Anne Coppel, sociologue et spécialiste de la réduction des risques : « en 2008, il y a eu 172 964 interpellations pour drogue, dont 85% pour Cannabis. Avec les sans papiers, les usagers de drogue contribuent pour 40% à la progression du taux d’élucidations des crimes et délits dont se targue le gouvernement ». Pourtant les prisons souffrent d’asphyxie, pourtant les prisonniers se suicident.
17 mai 09 : Festival de la dissidence, théâtre du soleil, chez Arianne Mouchkine, Hélène Flautre démontre dans un film que l’exploitation de mine d’uranium au Niger, pour le compte d’AREVA, entraine la pollution des nappes phréatiques et met donc en danger la vie des populations locales.
Il y deux semaines : Un jeune homme demande une cigarette à une amie qui ne peut accéder à sa demande. Il l’insulte, la traite de « connasse ». Il y a quelques jours, alors que je buvais un café sur une terrasse du 10ème arr. un homme me lance, assassin, « elle veut quoi la tarlouze ? »
Ces éléments paraissent déconnecter, semblent a priori n’avoir aucune origine commune. Mais c’est faux.
Pour chacun de ces cas, les droits fondamentaux d’hommes et de femmes à vivre heureux, libre, en paix, sont piétinés, bafoués. Dans chacun d’entre eux, il y a des hommes hors la loi, au dessus des lois dont l’immoralité, l’égoïsme et leur intérêt supérieur deviennent le mode de pensée moderne.
Pour exemple : Lors d’une émission de Laurent Ruquier, face à Eva Joly, Eric Zemmour se fichait de ses propos sur les paradis fiscaux. Selon lui, fort heureusement la Chine et les Etats-Unis n’avaient pas les états d’âme des écologistes dans leur relation avec les pays en voie de développement et la France n’avait pas intérêt à les avoir. Face à une Eva Joly visiblement choquée, il terminait sa diatribe, la mine réjouie d’un pré pubère sadique fière de sa bite, et lui balançait au visage qu’elle représentait ce qu’il l’avait toujours dégouté chez les Verts ; l’utopie, l’irréalisme, les doux rêveurs, voire la paresse de l’intelligence. Mr Eric Zemmour, qui a pleuré la défaite du mâle dans nombre d’articles, préfère donc s’assoir sur la morale, sur la vie des gens, sur la corruption. Mr Eric Zemmour préfèrent le cynisme, nouvelle preuve de la maturité et de l’intelligence dans notre merveilleux 21ème siècle.
Dimanche, nous aurons le choix de ne pas voter, selon que l’on se fiche des élections, que l’on trouve cela inutile, ou de voter. Se présenteront alors à nous deux options :
Celle du cynisme, et l’on pourra allègrement voter à droite, le panel est large.
Ou celle de l’utopie et du progrès, et nous pourrons choisir une des listes de gauche. Celles-ci ont leurs réponses, et je suis d’avis qu’il ne faut pas taper inutilement sur nos alliées les plus naturels. Mais si la planète va mal, si le nucléaire est une sale cochonnerie, si le productivisme est vain, la consommation une défaite du sens, si la clémence envers la corruption des dirigeants est dégoutante, si la solidarité n’est pas un mot vain et si la liberté n’est pas un luxe pour riche, puisque ils sont les seuls à dénoncer ces injustices et à proposer des solutions raisonnables, je choisirai la liste du rassemblement des écologistes.
Aujourd’hui, faute de preuves, Julien Coupat est libre, après 6 mois de mitard.
Aujourd’hui, j’attends impatiemment, amoureux, un coup de téléphone. Le soleil brille par ma fenêtre, je pense à mes amis, à ma famille, je regarde les touches de mon ordinateur, les lettres apparaissent rapidement, surgissant comme mes pensées, du vide, de nulle part. Elles existent désormais, comme moi…
Le vote de la semaine prochaine ne changera peut être rien, mais Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit et consorts, m’auront fait un peu rêver. Alors, c’est fier du refus du cynisme ambiant, idiot comme un utopiste debout, que le Dimanche 7 juin je voterai Europe Ecologie.

David

mercredi 27 mai 2009

Fruit of the past - jazz liberatorz


Jazz liberatorz "fruit of the past"

Aujourd'hui
certaines pages
du rap états-uniens  
s'écrivent
porte de Clichy

mardi 26 mai 2009

Intervention de Mathieu Potte-Bonneville à la conférence rue d'Ulm le 06/04/2009

Mathieu Potte- Bonneville

intervention de Mathieu Potte-Bonneville 

Pour engager la discussion, je voudrais poser une question en quelque sorte élémentaire : s'il s'agit de mener la critique de la politique actuelle du gouvernement  français en matière d'immigration (avec en ligne de mire, un double élargissement : au-delà du seul gouvernement français, au-delà des seules questions d'immigration), se pose la question de l'ajustement réciproque entre l'objet de la critique et les modalités de celle-ci. Pour aller vite : que s'agit-il au juste de critiquer et comment ? A cet égard, la publication de l'ouvrage Cette France-là part d'un constat: le sentiment d'une relative impuissance de la critique, ou plutôt d'une difficulté de traduire et d'articuler politiquement le sentiment virulent d'injustifiable ou d'inacceptable que cette politique suscite. Il me semble que cet embarras peut s'analyser de deux manières :


le site de Cette France-là

lundi 25 mai 2009

Nicolas Hulot " je ne vais pas masquer ma sympathie pour Europe Ecologie"



RODEZ (AFP) — José Bové a qualifié vendredi Claude Allègre d'"anachronisme scientifique" et estimé que son éventuelle nomination au gouvernement "serait un très mauvais signe pour l'écologie".

Une entrée de l'ex-ministre socialiste dans l'équipe Fillon serait "une très mauvaise nouvelle pour un président de la République qui a parlé d'écologie, même s'il n'a pas fait grand-chose dans ce domaine", a commenté José Bové, tête de liste d'Europe Ecologie dans le sud-ouest.

En campagne dans l'Aveyron, il a souligné que Claude Allègre était "l'une des seules personnes au monde qui dit qu'il n'y a pas de problème climatique et que l'homme n'est pas responsable" des rejets de CO2.

Selon José Bové, "c'est un très mauvais signe pour l'écologie avant le sommet de l'ONU à Copenhague prévu en décembre.

Quant à Nicolas Hulot, il estime que l'éventuelle nomination de Claude Allègre au gouvernement serait "un bras d'honneur aux scientifiques" et "un signal tragique", six mois avant le sommet de Copenhague où doit être conclu un accord mondial sur le climat.

S'exprimant dans le Journal du Dimanche, l'écologiste a jugé que la nomination de Claude Allègre comme ministre serait "un bras d'honneur" aux scientifiques.

"Je n'ai rien personnellement contre l'homme Claude Allègre, j'ai même déjeuné avec lui. L'homme est sincère quand il dit qu'il ne croit pas à l'origine humaine du changement climatique, et qu'il se refuse donc à mobiliser contre ce phénomène. Le problème, c'est qu'il n'est pas un iconoclaste sans audience", dit-il.

"Il ne pense pas la même chose que les 2.500 scientifiques du GIEC, qui mettent le monde en garde contre la catastrophe, c'est son droit. Mais s'il devait être recruté au gouvernement, ça deviendrait une politique, et ce serait un bras d'honneur à ces scientifiques. La France expliquerait à l'Académie des Nobel (qu'elle a) remis (ses) prix à des chercheurs fantasques".

Ce "serait un signal tragique, six mois avant la conférence de Copenhague, et quelque chose d'incompréhensible venant de la France, qui a été un pays moteur depuis des années dans le combat climatique ! D'autant que le domaine de l'innovation et la recherche, où l'on annonce Claude Allègre, est l'un des piliers du développement durable", ajoute-t-il.

"Si Nicolas Sarkozy fait vraiment ce choix, il faudra que chacun en tire les conséquences", a estimé M. Hulot.

"Je ne vais pas masquer ma sympathie pour Europe Ecologie", dit-il encore à propos des élections européennes.

vendredi 22 mai 2009

Eva Joly et Pascal Saint-Amans débattent du bilan du G20


INTERVIEW

En avril, le G20 a décidé de lutter contre le secret bancaire et l’opacité des circuits financiers. Pascal Saint-Amans, expert de l’OCDE, défend le plan. Pour Eva Joly, ex-juge anticorruption et canditate écologiste aux européennes, il ne va pas assez loin. Rencontre.


Jersey, Liechtenstein, Suisse… La plupart des paradis fiscaux ont accepté, sous la pression du G20, de revenir sur l’un des instruments de leur existence : le secret bancaire. Est-ce la fin de l’opacité?

Eva Joly. Non ! Le G20 aurait dû prendre des mesures radicales. Un exemple? Il était tout à fait possible de mettre en place un système de communication automatique. La Suisse, par exemple, devrait être contrainte de déclarer au fisc français les transferts d’argent de France ou de tout autre pays. Nous aurions amorcé la construction d’un réseau d’information mondial alimenté de façon automatique. Le G20 a été un grand moment de mascarade médiatique.

Pascal Saint-Amans. La critique est facile. Et votre idée de système d’information automatique est illusoire. Le G20 et l’OCDE ont opté pour une autre option : rendre obligatoire l’échange à la demande, quand l’information est «vraisemblablement pertinente» de la part de l’Etat qui en fait la demande. Le G20 a fait plus en quelques jours que la communauté internationale ces dix dernières années. Jamais autant de pays n’avaient accepté publiquement de mettre fin à l’opacité de leur système financier. Si plus aucun pays ne figure sur la liste noire de l’OCDE, c’est justement parce qu’ils ont accepté d’adopter prochainement un système où la transparence sera la règle.

Vos positions sont-elles totalement opposées?

E.J. Radicalement différentes. Vous ne dites rien sur le problème de la résidence, et du lieu de paiement des impôts. Pour moi, c’est simple : la localisation de ce qui est produit doit correspondre à la localisation d’un siège social d’une entreprise ou d’une filiale. Dès lors que vous avez des paradis fiscaux, dans une île par exemple où rien n’est produit, alors vous pouvez être certain que des boîtes aux lettres d’entreprises bidons fleuriront au pied de somptueux immeubles. Pourquoi? Pour que des sociétés qui travaillent à des milliers de kilomètres de là puissent contourner le paiement d’impôts sur les bénéfices. Quand ce n’est pas pour blanchir de l’argent d’activités illicites…

P.S.-A. Mais la notion de résidence est définie dans les conventions fiscales et fait bien référence à l’activité réelle, et non aux boîtes à lettres. Les paradis fiscaux n’ont pas de conventions fiscales, ce n’est donc pas leur problème. En revanche, ils sont souvent utilisés pour loger en franchise totale d’impôt les profits de groupes multinationaux dans des coquilles vides en abusant des prix de transfert [surfacturation d’un service d’une firme à une autre, elle localisée dans un paradis fiscal appartenant au même groupe pour minimiser le paiement de l’impôt, ndlr] et en profitant de l’opacité. Or, là, l’échange de renseignements préconisé par l’OCDE et le G20 sera décisif.

E.J. Cela ne changera pas grand-chose. Par exemple, la Zambie se servait de l’île Maurice pour exporter son cuivre. La filiale installée dans l’île achetait 2 000 euros la tonne de cuivre à la Zambie pour la revendre 6 000 euros. Elle pouvait localiser 4 000 euros de bénéfice dans la filiale mauricienne… Bénéfice non taxé. Dans ce schéma, le gouvernement zambien ne touche pas un dollar au titre de l’impôt.

P.S.-A. C’est de l’évasion fiscale. Les populations en paient les conséquences. Sans impôt, pas de budget public, donc pas d’investissements publics. Mais ce n’était pas l’objet du G20, qui a généralisé l’échange d’informations dans les paradis fiscaux et donc la fin du secret bancaire à des fins fiscales.

De quels moyens dispose-t-on pour imposer un nouvel ordre financier dans les paradis fiscaux?

E.J. De presque rien. Soyons concrets : en Zambie, huit personnes travaillent sur l’évasion fiscale. Comment voulez-vous qu’elles puissent lutter contre des multinationales qui opèrent à l’échelle de la planète, et non d’un territoire? Même la Norvège, qui a sans doute le service fiscal le plus compétent au monde, ne parvient pas à empêcher totalement la pratique des prix de transfert. Oslo a mis trente personnes à plein temps pendant quatre ans pour mettre en évidence certaines pratiques de prix de transfert. Le système de contrôle et de répression que vous défendez peut fonctionner dans des pays riches, absolument pas dans les pays en développement ou pauvres.

P.S.-A. Plus on favorise la transparence, plus on complique la fraude. Et le problème des pays en développement est bien plus complexe que celui des seuls paradis fiscaux. Plus on les fera reculer, moins les chefs d’Etat de certains pays du Sud et les réseaux de corruption qui peuvent avoir intérêt à planquer des actifs pourront le faire. Il faut développer les capacités de leurs administrations fiscales. Des programmes de formation et d’aide sont prévus pour les appuyer.

E.J. Supposons que nous ayons bientôt les instruments de contrôle et de rétorsion dont vous parlez. Alors le Luxembourg pourrait recevoir 800 000 demandes de renseignements. Et combien de personnes sont censées pouvoir répondre à ces futures requêtes? Au Luxembourg, une personne!

P.S.-A. Vous prétendez que les mesures prises n’ont aucun effet. Comment expliquer alors que les avocats fiscalistes demandent en ce moment comment leurs clients vont pouvoir régulariser leur situation et déclarer les actifs jusqu’alors cachés? Le mouvement est amorcé, il va vite se généraliser. Pour le Luxembourg, les chiffres que vous avancez ne sont pas réalistes. Les administrations feront des demandes ciblées, qui leur sont utiles. Tous les pays s’y préparent.

A vous écouter, les paradis fiscaux seront ruinés demain.

P.S.-A. Certains vont souffrir : ceux qui ont tout misé sur le secret bancaire. Mais d’autres s’en sortiront très bien. Parce qu’ils possèdent de vraies capacités juridiques, commerciales, de gestion, de conseil…

E.J. Les paradis fiscaux ne risquent pas la ruine. Vous dites : «La Suisse devra répondre aux demandes de renseignements». C’est toute l’ambiguïté du G20, qui laisse aux paradis fiscaux l’obligation de fournir ces renseignements si - et seulement si - une administration fiscale le leur demande. L’ennui, c’est que vous supposez qu’un problème est résolu d’emblée. Avec votre système, les services fiscaux français ne seront pas automatiquement en mesure de savoir si des contribuables ont un compte bancaire planqué en Suisse…

P.S.-A. Hier, nous n’avions aucun instrument juridique pour obtenir des informations des paradis fiscaux. J’ai été dans l’administration fiscale. C’est frustrant lorsqu’on sait qu’un contribuable ou une société a localisé des actifs ou des revenus dans une juridiction secrète, qui n’offre aucune information. Et qu’on ne peut rien. Le 2 avril, le G20 a sifflé la fin de cette situation. Cette fois, à la différence des premières publications des listes de pays non coopératifs en 2000, nous avons visé toutes les places financières, y compris de l’OCDE.

E.J. Vous avez raison de souligner cette évolution. Mais ça ne change rien à mes critiques : tout ça, c’est de la foutaise. Dans ce que vous mettez en place, il faut d’abord des soupçons de fuite d’argent. Ensuite, il faut qu’on sache dans quel pays l’argent est placé. Et qu’on sache dans quelle banque. Combien de contribuables aux Etats-Unis, 150 millions ? Combien de demande de renseignement à Jersey ? Quatre en 2008 !

Oui, mais les mesures du G20 sont censées faire bouger ces lignes…

E.J. Mais il y a toujours plus de 830 000 sociétés domiciliées dans les Iles Vierges britanniques, pour 19 000 habitants. Et un nombre inconnu de firmes qui, par exemple, facilitent l’évasion fiscale chinoise. Toujours aussi 1 500 sociétés de l’île Maurice, qui dégagent 20 milliards de dollars de bénéfice…

P.S.-A. Nous sommes dans le temps de l’élaboration. Une juridiction qui ne taxe pas, il ne faut pas lui accorder de convention fiscale.

E.J. Je suis allée à Jersey, j’ai rencontré l’officier chargé de faire respecter la loi antiblanchiment et j’ai demandé à consulter le registre où sont censés être inscrits les trusts, ces trusts qui gèrent une société dans un autre paradis et dont il est impossible, par un jeu de cascade très opaque, de savoir qui sont les vrais propriétaires. Evidemment, ce registre de trusts n’existait pas. J’ai demandé: «Pourquoi n’avez-vous pas de registres infalsifiables?» Il m’a répondu: «Ici, on fait du business, si on fait ce que vous dites, nous le perdons.» Même si on a des renseignements sur les trusts, pister les actifs et les personnes qui les alimentent est mission impossible.

P.S.-A. Vous vous trompez. Désormais, on ne pourra plus s’entendre dire: «Désolé, c’est dans un trust, je ne peux pas vous renseigner.» Si derrière il y a une société caïmanaise, nous le saurons. La question des trusts est primordiale. Et croyez-moi, elle était sur la table des discussions lors du G20. On estime que la gestion de patrimoine privé offshore s’élève à près de 11 000 milliards de dollars.

Eva Joly, doutez-vous toujours des choix du G20?

E.J. Il y avait des moyens plus simples. Il fallait obliger les multinationales à déclarer les revenus pays par pays. La vérité, c’est qu’on ne veut pas s’attaquer aux bénéfices d’entreprises comme Coca Cola, qui présente ses résultats sous forme de comptes consolidés par région, privant de ressources fiscales légitimes des pays dont les populations vivent dans la misère. C’est criminel. Il faudrait au contraire qu’elles déclarent les résultats pays par pays. C’est de cette manière qu’on verra que la compagnie minière de Zambie doit dégager son bénéfice en Zambie, là où elle extrait sa production, et non pas aux Bermudes.

P.S.-A. Proposition de bon sens, mais qui ne peut fonctionner que si, derrière, les gouvernements peuvent vérifier les déclarations !

E.J. Votre système est trop long à mettre en place.

P.S.-A. C’est tout l’enjeu : passer des déclarations aux actes rapidement. Un point sur les progrès sera fait en novembre. Les sanctions sont déjà sur la table pour ceux qui ne bougeraient pas. Les propositions que je défends ne sont pas taillées, comme vous semblez le prétendre, à la mesure des pays riches et de leurs entreprises transnationales.

E.J. Je ne le sous-entends pas, je l’affirme! La collusion entre les pays du G20 et ceux des multinationales est forte. Vous n’avez pas su, pas voulu rompre ces liens!

P.S.-A. Critique trop facile, qui ne repose sur rien de tangible. Pour une fois que le mouvement s’est inversé, ne boudons pas notre plaisir !

 

Ancien haut fonctionnaire à la direction générale des  impôts du Ministère des finances, Pascal Saint-Amans est

depuis septembre 2007 responsable de la coopération

fiscale au Centre de politique et d’administration

fiscale de l’OCDE. Il a préparé la publication par l’OCDE de la liste des pays insuffisamment coopératifs en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

 
Ancienne magistrate, Eva Joly est aujourd’hui candidate

écologiste en Ilede-France aux élections européennes du

7juin. La juge norvégienne, qui a instruit l’affaire Elf en France, a été choisie par l’Islande pour enquêter sur les

responsables de la crise dans ce pays.

Elle vient de publier Des héros ordinaires (Les Arènes, 19 €).

 

jeudi 21 mai 2009

mercredi 20 mai 2009

"l'écologie, c'est ni demain ni peut-être, mais maintenant"

INTERVIEW

José Bové, leader d’Europe Ecologie avec Cohn-Bendit, dénonce un «hold-up» sur la campagne.

Par MATTHIEU ECOIFFIER

José Bové, tête de liste d’Europe Ecologie dans le Sud-Ouest, était hier invité par Ségolène Royal à une «université populaire participative» sur la thématique Europe-Afrique. Un paradoxe alors qu’il dénonce avec Daniel Cohn-Bendit la «nationalisation» par le PS et le Modem de cette campagne.

Pourquoi dénoncez-vous une confiscation de la campagne des européennes ?

Il y a un hold-up organisé sur cette campagne. Un détournement manifeste par tous ceux qui pensent à la présidentielle, plutôt que de parler d’Europe. Je pense au triptyque Sarkozy-Bayrou-Hollande. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’interlocuteurs. Nous parlons d’urgence sociale et écologique, et on nous répond : présidentielle de 2012. Avec Dany, on est les seuls à proposer la mise en place d’une assemblée constituante, élue à la majorité des citoyens pour refonder les droits et le fonctionnement de l’UE. Ce serait intéressant qu’on débatte de ça. Mais ils sont tous enfermés dans leur affaire.

Daniel Cohn-Bendit accuse Bayrou de faire dérailler la campagne…

Il y a des Européens convaincus chez les centristes. Sauf que la volonté messianique de Bayrou pour 2012 prend le dessus. De son côté, Nicolas Sarkozy a bien joué en amenant le PS et le Modem sur 2012 et le terrain du vote sanction, qui est un piège total dans lequel ils sont tous tombés. Et, le soir du 7 juin, Sarkozy va dire : «J’arrive en tête, donc c’est moi le meilleur, c’est moi le chef.» Même si le score de l’ensemble de la gauche est supérieur à celui de l’UMP.

Le débat sur l’Europe ne passionne guère les Français…

Au niveau des télés, le débat est indigent. Y compris pour la soirée électorale du 7 juin, où l’on va se retrouver avec le service minimum. Au Parlement européen, les Verts sont le quatrième groupe politique. Or le CSA nous traite comme toutes les formations qui n’ont pas de groupe parlementaire national. Europe Ecologie va donc se retrouver avec un temps de parole de trois minutes alors que les autres ont droit à vingt minutes. C’est scandaleux. Et cela résulte d’un mauvais coup du Parti communiste. Avec son groupe au Sénat, le PCF a légitimement demandé vingt minutes pour le Front de gauche qu’il partage avec Jean-Luc Mélenchon. Mais, à l’Assemblée nationale où il fait groupe commun les Verts, le PCF a mis un veto à ce qu’Europe Ecologie puisse bénéficier du même temps de parole. C’est d’un mesquin ! Cela explique que beaucoup de gens ne comprennent rien aux enjeux de cette élection.

Quels sont les enjeux du 7 juin ?

C’est l’élection la plus importante pour l’avenir… Au sommet de Copenhague en décembre prochain, la nécessité de réduire globalement de 50 % les émissions de CO2 d’ici à 2020 - et donc de 80 % en Europe - va imposer un véritable bouleversement de nos modes de production et de consommation. On est dans une logique d’emballement climatique… Si on n’est pas capables de prendre aujourd’hui les bonnes décisions pour organiser la reconversion écologique de l’économie, on va dans le mur.

Les Français sont surtout inquiets de la crise…

Face à l’urgence, il faut agir de suite. Ni demain, ni peut-être, c’est maintenant qu’il faut choisir. Nous proposons des mesures concrètes pour sortir du modèle productiviste, comme le revenu universel de formation pour assurer la mutation écologique de l’économie, par exemple pour les salariés de l’automobile… On n’invente pas la lune, mais cela correspond aux besoins sociaux.

Quelle utilité d’envoyer des écolos à Strasbourg ?

Le Parlement européen ne fonctionne pas comme l’Assemblée nationale. Il y a une plus grande diversité qui fait que c’est sur les textes et les amendements que se créent des majorités. A Strasbourg, le groupe vert, du fait de la radicalité de sa pensée et de son expérience du Parlement, est un groupe central - et non pas centriste - pour amener des propositions novatrices. Les socialistes au sein du PSE cogèrent, eux, de façon scandaleuse avec le PPE la politique libérale responsable de la crise.

Vous voilà pragmatique quand Olivier Besancenot appelle, lui, à la grève générale…

Il est dans un discours incantatoire. Le Grand Soir, pourquoi pas, mais qu’est ce qu’on fait au quotidien en attendant ? Dans cette campagne, on est les seuls à porter une alternative concrète. On n’est pas dans le hors-sol.

Quel score devez-vous faire pour être élu dans le Sud-Ouest?

Au moins 8 %.

mardi 19 mai 2009

Elections européennes A VOUS DE CHOISIR !




Le site du parlement européen s'est doté d'une rubrique consacrée aux élections européennes de juin 2009.

On y trouve un bilan du mandat précèdent:

Mais aussi les perspectives: 



Comment concilier vie familiale et professionnelle ?
Quelle agriculture pour notre alimentation ?
Europe: Où investir notre argent ?
Jusqu'où doit-on standardiser ?
Quel type d'énergie souhaitons nous ?
Quelle ouverture pour nos frontières ?
La sécurité a-telle ses limites ?
Dompter les forces des marchés financiers ?
Quelles informations sur les étiquettes ?

lundi 18 mai 2009

The shape of jazz to come - Ornette Coleman

Photographie: William Claxton


1959, le musicologue Joachim-Ernst Berendt embarque à bord de la chevrolet rouge du photographe Willam Claxton, avec pour ambition de réaliser un photoreportage, qui fera date, sur le jazz.

1959, le trompettiste Don Cherry, le contrebassiste Charlie Haden et le batteur Billy Higgins embarquent à bord du quartet sans piano d'Ornette Coleman, avec pour ambition de libérer le jazz.
le free jazz à venir se nourrira du sédiment de ces six compositions.



Ornette Coleman "the shape of jazz to come"

Sur sa route Claxton finit par croiser Coleman. Le temps d'un cliché il délaisse son travail du noir et blanc et réalise un portrait de Coleman aux couleurs saturées. 
Un rouge incendiaire y irradie Ornette Colmenan. Son saxophone, lui même, semble taillé dans les braises. Pourtant Coleman y pose le plus sereinement du monde. Sa douce expression est apaisante. Et dépassant de son pull, un  très sage col de chemise rassurera les plus chagrins d'entre nous.

dimanche 10 mai 2009

Festival de la dissidence


Dimanche 17 mai
10h30 - 21h00
Théâtre du Soleil

En 2009, 20 ans après la répression de Tian'Anmen et la chute du mur de Berlin, Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, José Bové, Hélène Flautre, Yannick Jadot et Europe écologie ont souhaité rassembler sur le thème de la dissidence certaines figures dont le parcours illustre cette attitude fondamentale et qui contribuent àmaintenir les consciences en éveil.

De 10h30 à 21h00, nous vous donnons rendez-vous au Théâtre du soleil pour une journée festive de rencontres et d'échanges où s'alterneront interventions des dissidents des 4 coins du monde (Yuri Bandajevsky, Radia Nasraoui, Bernard Njonga, Han Dongfang, Enira Branitskaya, Natasa Kandic,..), dialogues croisés, concerts et rendez-vous insolites en présence de : Vincent Lindon, Leila Shahid, Ariane Mnouchkine, Roland Gori, Philippe Lioret, Pascale Ourbih, Pierre Lauret, Bartosz Lech... et de nombreux intellectuels, artistes, militants associatifs, politiques et syndicaux.

Vous aussi, participez à ce grand évènement en apportant un objet qui symbolise pour vous la dissidence et animez ainsi la chaîne d'expression des libertés tout au long de la journée (lectures, musiques, et tout ce qui vous passe par l'esprit).


Grand Repas écolo sur place. Animations pour les enfants

Lieu : Théâtre du soleil

Accès : Métro ligne 1 - Station Château de Vincennes puis navette ou
autobus 112 - Arrêt "Cartoucherie"

Station Vélib : Parc floral

lundi 4 mai 2009

Turn the beat around



de gauche à droite: les deejay Barry Lederer, Tom Savarese, Vincent Carleo, Don Findlay, Jimmy Stuard et Nicky Siano
Devant: Larry Sanders et Tony Smith 



Peter Shapiro "turn the beat around"

 Peter Shapiro nous livre ici une tonitruante histoire du mouvement disco.

(...) "Vicky fils pensa pour sa part à organiser un "Disco Demolition Derby" durant la pause entre les deux matches : tout supporter se présentant a l'entrée du stade avec un disque de disco à détruire ne payait sa place que quatre -vingt-dix-huit-cents. 
Le coconspirateur de Veek s'appelait Steve Dahl, un disc-jockey de vingt quatre ans qui animait l'heure de pointe sur la station WLUP (...) constitua même sa propre "disco army" (...) dont la mission "consistait à éradiquer et éliminer cette maladie musicale si redoutée connue sous le nom de DISCO".  


Une carte de membre de la Steve Dahl's disco army

(...) Le match, joué à guichet fermé, rassembla 50000 personnes dans les gradins. On estime à 15000 le nombre de personnes n'ayant ni billets ni disques de disco condamnées à traîner  devant l'enceinte du stade. (...) Dahl arriva sur le terrain en jeep vétu d'une tenue militaire camouflage et d'un casque, en compagnie de son assistante Lorelei, une superbe blonde. Il commenca à allumer un grand nombre d'explosifs placés dans une grande boite où s'entassaient également 10 000 disques de disco. Immédiatement après la détonation, les supporters se mirent à sauter par dessus les murs d'enceinte qui séparaient le terrain des gradins. "




le "disco demolition derby" du 12 juillet 1979 au Comiskey Park de Chicago

"La campagne engagée par Dahl n'avait rien d'un exemple isolé de  défoulement incontrôlé d'énergie masculine face à l'influence féminisante de la disco. Détroit (...) lança sa propre croisade anti-disco. Le DREAD (Detroit Rockers Engaged in the Abolition of Disco) avec son logo représentant un hachoir en train d'écraser un disque et surmontant la légende "saturday night cleaver" (le hachoir du samedi soir), était une organisation sponsorisé par la WRIF, une radio rock. "
(...)" Dans "Erectus wrecks a records" (Erectus pète un disque) , l'émission qu'il (Dennis Erectus) animait, on l'entendait passer les premières mesure d'un titre disco, "puis mettre la platine en 78-tours (un procédé particulièrement spectaculaire sur macho man), faire déraper le diamant du sillon et envoyer un son de chasse d'eau ou de vomissements, pour finalement balancer des accordq de guitare violents signés Van Halen ou AC/DC." 
"La rage de l'homme blanc rendu furieux ne se limitait pas aux frontières américaines. En 1979 une édition du Young Nationalist, organe du British National Party, parti britannique d'extrême droite, avertissait ses lecteurs que " la disco et sa pseudo-philosophie du melting-pot doit être combattue, ou les rues d'Angleterre grouilleront de soul boys vouant un culte aux noirs." Au même moment, des scientifiques de l'université d'Ankara en Turquie,"prouvèrent qu'en écoutant de la disco, les cochons deviennent sourds et les souris homosexuelles." 
"Evidement certaine personnes n'aimait pas la disco parce qu'elle est une musique noire et gay."(...) ces deux groupes sont précisément les mêmes que ceux dont les plus récentes tentatives d'autoaffirmation  économique et politique ont essuyés des réponses négatives fameuses, d'un coté de la part d'Allan Blackke (lequel avait déjà lancé le mouvement anti-affirmative action aux états-unis en protestant contre les quotas d'admission en faveur des minorités mis en place dans le cursus de médecine de l'université de Californie) et de l'autre celle de Dan White (un ancien dirigeant de la mairie de San Francisco qui, mécontent de son licenciement  , avait assassiné Harvey Milk, son confrère ouvertement gay, et le maire George Moscone en 1978)"


Nicky Siano

Fin 1979 la disco était bel et bien morte. La révolution néo-conservatrice de Reagan et Tatcher pouvait commencer.