dimanche 29 novembre 2009

La Rotonde de Stalingrad, un joli cadeau pour Cofitem-Cofimur

Lu sur le blog de l'élu vert Bernard Jomier

La rotonde de Stalingrad - anncienne barrière d'octroi et ex-siège de la Commission du vieux Paris- a été concédée par la Ville à la société Cofitem-Cofimur pour y réaliser un restaurant. C'était en 2007. Deux ans plus tard, un confortable avenant financier a été présenté au Conseil municipal du 16 Novembre dernier.

Dans le projet initial, qui a valu à la société Cofitem-Cofimur d'obtenir la gestion de ce magnifique bâtiment, il est prévu la création d'un restaurant et d'un espace d'expositions.

Alors que les travaux ont démarré, la société Cofitem-Cofimur a demandé une rallonge financière confortable : une exonération de reversements pendant 5 ans et un abaissement de ceux-ci ensuite ! Soit un cadeau de plus d'un million d'euros !

Qui est Cofitem-Cofimur ? Il s'agit d'une société de crédit-bail immobilier dont le capital est détenu essentiellement par de grands groupes d'assurances. Elle est cotée sur le second marché de la bourse de Paris. Son bilan financier est enviable : plus de 244 millions de fonds propres, 45 millions de cash-flow, un bénéfice net de 10 millions d'euros pour le premier semestre 2009, et un dividende par action qui ne cesse de progresser depuis 10 ans pour atteindre environ 4 euros par action de 15 euros... Bref, une société très rentable, aux bénéfices solides.

Cette société a donc obtenu en 2007 la gestion de la rotonde de Stalingrad moyennant une convention financière dont chacun imagine qu'elle a su la négocier à bon compte.

Eh bien, 2 ans plus tard, Cofitem-Cofimur vient donc réclamer 1 million d'euros supplémentaires à la Ville. Au Conseil du 19e, je suis intervenu pour dénoncer cette rallonge financière cédée à une société qui n'en a aucun besoin. Voir les finances publiques utilisées pour augmenter encore et encore le dividende d'actions de grands groupes d'assurance est indécent. PS, UMP et PC n'ont rien trouvé à y redire.

On a vu le gouvernement se montrer particulièrement généreux avec les grandes banques. La Ville de Paris n'a pas à suivre cet exemple désastreux. Cofitem-Cofimur n'en a pas besoin.

samedi 28 novembre 2009

CAP 21 Haute Normandie quitte le MODEM pour rejoindre Europe Ecologie



Après ceux de Paca et du de Languedoc-Roussillon, les adhérents de CAP 21 de haute Normandie quittent le MODEM pour rejoindre Europe Ecologie.

Communiqué de Cap 21 Haute Normandie:

Régionales 2010: Cap 21 Huate-Normandie fait le pari de la cohérence.

Il existe entre le Modem et Europe Ecologie de nombreuses convergences sur l’urgence sociale économique et démocratique dans notre pays et nos régions. Cependant, alors que s’opèrent ces convergences, il se distingue à l’intérieur du Modem des divergences quant aux méthodes pour atteindre le même but : établir une société démocratique et équitable dans un environnement le mieux préservé possible et une économie locale créatrice d’emplois durables et non délocalisables basés sur des filières de formation pérennes.

Certains adhérents Modem voudraient établir une social-démocratie productiviste basée sur la croissance, la relance de grands travaux, de l’automobile et du nucléaire (adhésion au projet titanesque de Grand-Paris, contournement Est, EPR, maintien de l’agriculture intensive, défense des intérêts de grands groupes pétrochimiques…) et veulent ajuster à la marge le capitalisme financier.

La social-démocratie a pu être un modèle pertinent et efficace en Europe (même s’il n’a jamais vraiment été adopté en France). A l’heure où ce modèle peine à se renouveler et à affronter les défis du siècle nouveau, est il nécessaire d’essayer de le construire à contretemps en France et dans nos régions? Ne devons nous pas plutôt inventer une éco-démocratie basée sur un nouveau contrat social et de nouveaux indicateurs de développement humain, sur la reconversion écologique de l’économie, sur le soutien aux PME-PMI et non aux grands groupes sur l’innovation technologique, les énergies renouvelables et une agriculture biologique garante d’une alimentation de qualité?

CAP 21 Haute-Normandie défend cette seconde option et estime qu’elle n’est pas compatible avec la première. C’est pourquoi, considérant l’avancement des travaux préparatoires d’Europe Écologie Haute-Normandie et des Mouvement Démocrate 27 et 76 auxquels Cap21 Haute-Normandie a fortement contribué, considérant la priorité accordée ou non à la construction d’un projet fédérateur que ne saurait remplacer l’appel incantatoire aux valeurs partagées, considérant les convictions et les options programmatiques (qui sont toutes respectables bien qu’incompatibles avec les nôtres), nous avons décidé après consultation des adhérents entre les 13 et 15 Novembre de faire le pari de la cohérence sur un projet plutôt que sur une étiquette politique et de rejoindre Europe Écologie dans un large rassemblement des écologistes, des démocrates et des citoyens qui font le choix de l’imagination, de la complémentarité et de la confiance mutuelle pour mettre l’écologie au cœur de l’action publique régionale pour la prochaine mandature.

Cap21 est un parti charnière entre l’écologie et la démocratie et nous affirmons que l’urgence écologique et sociale n’est pas dissociable de l’urgence démocratique. Nous nous emploierons donc à porter ce message au sein d’Europe Écologie Haute-Normandie en présentant plusieurs candidats Cap21 au sein de cette liste.

Nous invitons à nous rejoindre tous ceux et celles qui dans les rangs démocrates souscrivent à cette démarche, et à signer L’appel des écologistes haut normands pour les régionales 2010.


vendredi 27 novembre 2009

Le futur de la musique

David Guetta

Par laurent Chambon
article publié sur le site Minorités

À l'occasion de l'Amsterdam Dance Event, Minorités est allé interroger les experts, les DJs, les musiciens et les mélomanes. On a beaucoup parlé de technique, de téléchargements et de droits nouveaux, mais la question qui taraude tout le monde est: quel est le futur de la musique. Si elle n'a jamais été aussi omniprésente, cela fait plusieurs décennies qu'elles n'a jamais aussi peu aidé ses auteurs à vivre.


La musique c'est magique. On est bien ensemble quand elle est belle. On danse dessus, on baise dessus, on l'échange, on en parle sans fin... Surtout, la musique semble réussir là où la société a raté: les Noirs y sont libres et riches, les femmes belles et indépendantes, les gays s'amusent et ont la vie facile, et même les pauvres ont une chance de devenir riche. Mais la magie est en train de laisser la place à une sorte de chaos étrange que personne ne semble comprendre. État des lieux...


Un changement technologique

Un problème auquel pour l'instant personne n'a de solution est dû à une révolution technologique plus ou moins due à Steve Jobs, le gourou d'Apple. Il est en effet le premier à avoir compris qu'une révolution était en train d'avoir lieu avec la virtualisation de la musique: dès qu'on a un accès internet, un ordinateur et un iPod, plus besoin d'accumuler les CD ou des vinyles. Tout est stocké sur des serveurs en ligne et l'information peut être copiée quasiment gratuitement sur votre ordinateur, votre iPod et désormais presque n'importe quel appareil avec des hauts-parleurs ou une prise pour casque, et à l'infini.

L'industrie de la musique avait basé son modèle économique sur la rareté de l'objet. Il fallait des ressources matérielles et logistiques pour presser des disques et les distribuer au peuple dans des magasins spécialisés. Maintenant qu'un fichier musical est reproductible et distribuable à l'infini pour un prix proche de zéro, quel intérêt peut avoir une industrie chargée de la production et de la distribution d'objets qui peuvent désormais l'être gratuitement?

La fonction de recommandation

Dans le système industriel qui a été à son apogée dans les années 1990, les maisons de disques qui avaient créé leur légitimité sur un savoir faire technique (en gros, presser et distribuer des disques) et sur une fonction de prescription (un rapport étroit et très trouble entre clubs, radios, télévisions, magasins de disques et lieux branchés) se sont vautrées dans l'argent facile. L'assistante de l'assistant de la maquilleuse de Madonna arrivait en Jaguar et avait une secrétaire. On célébrait la sortie du dernier album de Michael en Concorde et backstage tous les abus étaient permis tant l'argent coulait à flot. Drogue, sexe, caprices de star et lifestyle de folie allaient de pair avec cet oligopole.

Le problème est que les DJs, ceux qui se sont forgés un nom sur leur faculté à sélectionner la bonne musique pour les masses, sont devenus des outils de promotion mercantile. Au point que le terme désigne désormais soit un pousse-disque qui parle vite et bêtement sur une radio avec une voix beaucoup trop compressée, ou une semi-star qui lève les bras dans des stades en promouvant un programme radio, une ligne de vêtements et d'autres grand-messes dans des stades.

Si ces gens là n'ont plus un rôle ni de distribution, ni de sélection de la substantifique moelle pour les masses, à quoi servent-ils?

Une production de moins en moins chère

Outre l'effondrement du prix de la distribution de la musique, le coût de sa production a aussi fortement baissé. Franchement, entre une production à un million de dollars de certaines stars et les albums faits à la maison de quelques artistes inspirés, il n'y a aucune baisse de qualité. Pour produire un disque, il suffit d'un ordinateur, de quelques programmes facilement piratables, éventuellement d'un bon microphone et de quelques câbles. Le coût de production n'est pas financier ou matériel, il est humain: pour faire de la bonne musique il faut des artistes inspirés qui y travaillent dur.

Mais il n'est pas besoin d'une maison de disques avec des budgets faramineux pour sortir des sons agréables, quel que soit le genre choisi (à part le classique peut-être, et encore...). Donc le coût de la musique n'est plus matériel, il est purement humain: à combien estimez vous les longues années d'apprentissage, l'écoute attentive de milliers et de milliers de chansons pour se former une culture musicale et les mois de travail d'un artiste derrière son Mac que représentent une nouvelle chanson réussie? Rien du tout, cent euros, mille euros, un million, dix millions?

Si vous êtes noir ou indien, vos années de travail valent-elles autant que celles de Carla? Si vous êtes jeune et beau, votre jeunesse et vos avantages génétiques compensent-ils l'expérience et doivent-ils être estimés au même prix que quelqu'un qui bidouille ses claviers depuis 40 ans?

Quand vous payez 99 centimes une chanson, pourquoi celui qui a passé tellement de temps et d'efforts ne touche finalement que quelques centimes? Qu'est-ce qui justifie que ce soit une maison de disques qui ne fait plus son travail qui s'enrichisse le plus?

On parle de piraterie, de téléchargements illégaux, du futur de la musique, des souffrances de l'industrie, mais je n'entend personne m'expliquer exactement comment les artistes, ceux qui sont à la source de ces chansons qui vous font vibrer ou danser, seront ceux qui seront récompensés par le raccourcissement de la chaîne entre l'artiste et son public. Est-ce vraiment normal qu'on parle de chance alors qu'on vit dans le mythe d'une société méritocratique?

La diversité

Par ailleurs, pourquoi les minorités sont-elles tellement présentes en amont, dans la fabrication des sons, des grooves ou des tubes, et que finalement ce sont des hommes blancs hétérosexuels que j'ai vu parler argent à l'Amsterdam Dance Event. Où sont les businessmen noirs, où sont les femmes qu'on entend chanter sur toutes ces chansons, où sont ces folles qui nous pondent des disques si tristes et plein d'énergie en même temps?

Beaucoup de DJs m'ont parlé de leurs tentative de booker des sets, de se mettre à produire des concerts, car le peu d'argent qui est gagné avec leur musique va à leur maison de disques. Mais ce n'est pas évident pour tout le monde: pour faire un bon disque, il faut aussi ne pas s'épuiser à jouer des disques la nuit loin de chez soi. Et puis faire des concerts, c'est aussi une charge financière qui n'est pas toujours rentable, loin de là. Quand on a fini de payer pour le matériel et les musiciens, il ne reste pas grand chose.

La ruée vers l'or

Mon impression de l'ADE, c'était la ruée vers l'or: « il y a plein d'argent à faire, et devenir DJ est le futur ». Sauf que dans l'histoire ceux qui en vivent le mieux sont comme ceux qui vendaient des pelles aux chercheurs d'or: Apple qui vend iTunes et ses lecteurs de musique, encore Apple qui vend du matériel pour produire les chansons du moment, une armée d'agents et d'avocats est là pour faire valoir vos droits, et encore plus d'intermédiaires en tout genre sont prêts à optimiser votre carrière pour qui a suffisamment d'euros ou de dollars.

Je ne veux pas jouer au marxiste matérialiste lesbien, mais pourquoi seuls des hommes blancs hétérosexuels (pour la plupart) de plus de 45 ans ont le pouvoir dans ce qui reste de l'industrie musicale? Pourquoi les DJs les plus ambitieux sont-ils des jeunes hommes blancs hétérosexuels (pour la plupart) avec un égo aussi énorme et un intérêt aussi peu développé pour la musique en soi?

Je pense que le futur de la musique est soit très noir, soit totalement étrange. Très noir, parce qu'il y a un risque que l'industrie recrée son monopole d'antan avec l'aide des opérateurs télécom et des États, et qu'une minorité vive d'un accès rendu compliqué à la musique. Totalement étrange, parce qui si ce système s'effondre encore, on va avoir une situation dans laquelle plein de gens vont faire de la musique gratuitement ou presque. Va-t-on se retrouver comme il y a plusieurs siècles, avec des guildes d'artistes vivant dans la famine, parfois aidés par de généreux donateurs?

Le futur de la musique est tout sauf assuré, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai vu aucun modèle économique qui me paraisse viable à long terme, en tous cas pour les artistes, et surtout l'industrie de la musique n'a pas tenu sa promesse d'émancipation. Et ça, c'est le signe qu'elle a échoué, avant même d'être totalement morte.


vendredi 20 novembre 2009

N°9 Qui paie le plan "1000 caméras" ?



Au bout du compte : nous, citoyens. Techniquement : la préfecture de police annonce un budget sur 15 ans de 250 à 300 millions d’Euros (une fourchette basse, probablement), et la Ville de Paris prévoit de participer en exonérant la préfecture de police de la redevance d'occupation du domaine public (3,8 millions d'€/an) et en participant aux travaux de voirie (25 millions d’€), mais, indique l’adjoint au maire chargé de la sécurité, seulement pour « les caméras susceptibles de surveiller les abords immédiats des équipements municipaux et celles qui pourront être utiles à l'exercice des missions de la ville, notamment en matière de circulation routière ». Comment prévoit-il donc de distinguer ces dernières ?!? Du fait de la spécificité parisienne (nous avons une préfecture de police, contrairement aux autres villes), le Conseil de Paris vote chaque année le « budget spécial de la préfecture de police ». Un argument avancé par certains élus est qu’il ne pourrait pas s’abstenir de voter le budget pour le plan « 1000 caméras » car il sera compris dans ce budget spécial, comprenant par exemple celui des pompiers. Sachant que certains élus réclament depuis plusieurs années que ce vote du budget ne soit pas global...


jeudi 19 novembre 2009

N°8 La délinquance augmente-t-elle ?


D’après la préfecture de police, la délinquance de rue (ou « de proximité ») baisse continuellement à Paris depuis plusieurs années (-50%... sans caméras de surveillance). Mais ses chiffres reflètent d’abord l’activité policière. Selon la dernière enquête de l’IAURIF(5), la victimisation – autre façon de mesurer l’évolution de la délinquance » , a légèrement baissé en Ile de France, ainsi que le sentiment d’insécurité. En revanche, le sentiment d’insécurité sociale (chômage, pauvreté) augmente. Remplacer la présence humaine par des caméras est absurde. Investir dans des emplois de contacts et favorisant le lien social serait bien plus efficace et bénéficierait aux citoyens plutôt qu’aux seuls professionnels de la surveillance. Le plan « 1000 caméras prévoit 2500 agents pour visionner les écrans, et le loyer qui sera versé annuellement aux sous-traitants (6 millions d’Euros) correspond au coût de 200 emplois qualifiés...

mardi 17 novembre 2009

N° 7 L'évaluation de l'efficacité du plan "1000 caméras" est-elle prévue ?




– Non. Aucune ligne à ce sujet dans le projet et aucun budget non plus. Se sont donc plus de 300 millions d’Euros de fonds publics – nos impôts, qui seront dépensés, et en grande partie distribués à des entreprises privées, et ceci sans aucun contrôle de l’efficacité du dispositif. A l’heure où de nombreux budgets publics sont revus à la baisse, c’est pour le moins surprenant !


source : collectif démocratie et libertés

lundi 16 novembre 2009

N°6 Comment les images sont elles visionnées ?



– Un agent visionne plusieurs écrans à la fois. Il y a ainsi deux biais à la qualité de son travail : l’œil de l’agent tend à être attiré par « une gamme étroite de caractéristiques facilement repérables plutôt que par des comportements suspects » (2), et d’autre part son attention se relâche après 20 minutes. Ce qui réduit significativement la possibilité de réaction à un événement en cours, si tant est

qu’elle était envisageable !


source : collectif démocraties et libertés

dimanche 15 novembre 2009

N°5 Les caméras permettent -elles de lutter contre le terrorisme ?

Flore-Aël Surun / tendance floue


Londres est truffée de caméras (plus de 500 000), ce qui n’a pas empêché les attentats de 2005, en deux vagues à trois semaines d’intervalle. Et Scotland Yard concluait que l’enquête aurait abouti de la même manière sans les enregistrements des caméras. Il est aisé de comprendre pourquoi : les terroristes évitent les systèmes de vidéosurveillance, sauf à vouloir se montrer, et ce n’est pas en visionnant des écrans qu’on aurait une chance de repérer quoi que ce soit surtout quand on ne sait pas ce que l’on cherche !

« Protéger les Français contre le risque terroriste ? [...] Les attentats répétés contre des bâtiments publics (gendarmerie, perception, etc) en Corse, pourtant équipées de caméras de surveillance, semblent plutôt indiquer le contraire. », écrit Eric Heilman, dans « La vidéosurveillance, mirage technologique et politique »

... qui cite le rapport, non publié, de l’Inspection générale de l’Administration (IGA), « La surveillance et la lutte contre le terrorisme » d’août 2005, commandé à Ph.Melchior par le ministère de l’intérieur : « La lutte contre le terrorisme ne doit pas être un simple alibi pour équiper des secteurs entiers de l’environnement quotidien, sans réflexion approfondie sur l’utilité du dispositif. [...] aucune question ne doit être éludée, en particulier celle de la contribution réelle de la vidéosurveillance à la prévention des actes terroristes. [...] On voit moins nettement comment la simple présence de caméras peut empêcher d’agir un groupe de terroristes déterminés et prêts à mourir eux-mêmes. »


Source : collectif démocratie et libertés

samedi 14 novembre 2009

N°4 Les enregistrements d'images permettent-ils de gérer la circulation et l'ordre publique lors des manifestations ?

manifestation cyclo-nudiste à Paris

La préfecture de police met en avant la nécessité, pour les moyens de secours, de connaître l’état de la circulation, et, pour la police, de réagir en cas de problème lors de manifestations. Mais pourquoi serait-il

nécessaire d’enregistrer des images si l’objet est de réagir en temps réel ?!?


source: collectif démocratie et libertés

vendredi 13 novembre 2009

N°3 Les caméras permettent-elles d’élucider les crimes et les délits ?

Fantomas contre Scotland Yard


La préfecture de police tente de convaincre que les images enregistrées permettent

d'interpeller les auteurs de délits. Mais, en réalité, soit les enquêteurs savent déjà qui

ils recherchent (et les images trouvées ne sont qu’un élément, pas indispensable à

l’enquête, comme le souligne Scotland Yard), soit, par hasard, ils reconnaissent un

visage à l’écran.

« En raison de la faible efficacité dissuasive de l’outil [la vidéosurveillance] tend

progressivement à se transformer en un outil de police judiciaire plus qu’en un

outil de dissuasion. Son impact statistique sur l’identification et l’arrestation des

suspects est toutefois variable et quantitativement faible. Par comparaison au

nombre total de délits élucidés, ceux qui l’ont été grâce à des preuves

apportées par la vidéosurveillance demeurent en effet peu nombreux. » –

Rapport « Vidéosurveillance et espaces publics » de l’IAURIF(2)


source: colectif démocratie et libertés

jeudi 12 novembre 2009

N°2 La vidéosurveillance empêche-t-elle les crimes et les délits ?



Non, elle ne fait qu’éventuellement les déplacer. Et ce phénomène est bien exploité par

les marchands de vidéosurveillance, qui le nomment « l’effet plumeau » : une ville

s’équipe, la communication bat son plein… et les villes voisines se sentent obligées

de s’équiper à leur tour, etc.

De plus, les études montrent que plus on augmente le nombre de caméras, moins

c’est efficace, car les moyens humains ne peuvent pas suivre (sauf à mettre une

moitié de la population derrière les écrans à surveiller l’autre).

« Rien ne prouve qu’il existe un lien entre les systèmes de vidéosurveillance et

la baisse de la délinquance. La délinquance baisse aussi dans des villes où il n’y

a pas de vidéosurveillance », répond Sébastien Roché, directeur d’études au

CNRS travaillant sur les questions de délinquance et de sécurité, à Libération le

10 novembre 2007. C’est le cas à Paris : le Préfet s’enorgueillit d’une baisse

continuelle de la délinquance de proximité ces dernières années (- 50%).

« Les caméras de sécurité, omniprésentes, ne réduisent pas significativement la criminalité. Il

y a bien entendu des exceptions, et c’est ce que met en avant la presse […]. Mais ce sont

des exceptions très médiatisées. Malgré tout, les caméras de surveillance ne sont pas très

efficaces. », – Bruce Schneier, chief security officer chez BT.

« La vidéosurveillance n’a qu’un faible impact dans les espaces étendus ou

complexes (métros, dédales de rue) où les caméras de surveillance ne

dissuadent pas les délinquants potentiels de passer à l’acte (pour des vols à

l’arraché, vols à la tire, vols à l’étalage). […elle] n’a quasiment aucun impact sur

les délits impulsifs […]. Plus généralement, cet outil n’a qu’un faible impact

dissuasif sur les atteintes aux personnes. » – Rapport « Vidéosurveillance et

espaces publics » de l’IAURIF(2)

source: collectif démocratie et libertés

mercredi 11 novembre 2009

N°1 300 millions d’Euros : et quelle efficacité ?


le secteur laitier obtiendrait 300 millions d'euros d'aides


On entend régulièrement : « l’efficacité de la vidéosurveillance contre la

délinquance n’est plus à démontrer ». La réalité est bien différente.

Existe-t-il des études ? Aucune étude sur l’efficacité de la vidéosurveillance

en milieu ouvert n’a été faite en France, ce qui est souligné dans la conclusion du

rapport de l’INHES (Institut national des Hautes Etudes de Sécurité) de juillet 2008,

intitulé « La vidéoprotection – Conditions d’efficacité et critères d’évaluation » (1).

Le rapport « Vidéosurveillance et espaces publics » de l’Institut d’Aménagement

et d’Urbanisme de la région Ile de France d’octobre 2008 (2) renchérit : « En

France, aucune étude d’impact méthodologique recevable, sur laquelle il pourrait

être réellement débattu de l’efficacité ou non des systèmes de vidéosurveillance

dans les espaces publics (rues, places, parcs) n’a été réalisée ».

Des études ont été réalisées en Grande-Bretagne (par ex. : Assessing the impact of

CCTV(3)) et aux USA (Video Surveillance of Public Places(4)). Ces études montrent

une efficacité quasi nulle (ex, à Londres : 3% des vols élucidés grâce aux

caméras). Mick Neville, officier responsable de la vidéosurveillance à Londres

concluait une interview pour le Guardian le 6 mai 2008 par « c’est un véritable

fiasco ». En Août 2009, il confirme l'inefficacité de la vidéosurveillance lors de la

présentation du rapport 2008 : seulement 1 délit pour 1000 caméras a été résolu

grâce à la vidéosurveillance.

Quand ils existent, les tout petits résultats sont toujours liés à la mise en place d’un

projet global où les caméras ne sont qu’un élément d’un dispositif global de prévention.

Des journaux ont évoqué, fin août 2009, un rapport gouvernemental confidentiel

montrant que la délinquance augmente moins vite dans les villes vidéosurveillées :

mais ces chiffres reflètent d’abord l’activité policière, et ne distinguent pas l’impact de

la vidéosurveillance des autres moyens mis en oeuvre. Quant aux exemples cités, ils

perdent toujours de leur intérêt à la lumière d’une lecture critique.

Conclusion : les caméras de surveillance dans l’espace public sont hors de

prix en regard de leur utilité !

Collectif Démocratie et Libertés

25 questions et réponses sur le plan "1000 caméras pour Paris"

La Préfecture de Police a lancé un plan “1000 caméras pour Paris”,

consistant à installer 1 250 caméras dans les rues et sur les places de

notre ville, pour un budget de plus de 300 millions d’Euros. L’objectif

annoncé est de lutter contre le terrorisme et la délinquance. Mais …

mardi 10 novembre 2009

Gatignon:" C'est le PCF qui m'a quitté"

La chute du mur de Berlin  (Patrick Piel/Gamma)

Stéphane Gatignon, 40 ans, est maire PCF de Sevran (Seine-Saint-Denis) depuis mars 2001. Il confie en exclusivité à Libération son choix d’être «candidat aux élections régionales sur la liste d’Europe Ecologie». Et ambitionne - «pourquoi pas ?» - d’être tête de liste en Seine-Saint-Denis.

Vous êtes la première figure communiste à rejoindre ce rassemblement. Qu’est-ce qui motive votre décision ?

Depuis la chute du mur de Berlin, on est resté dans le tunnel de la fin du communisme. L’explosion du réacteur de Tchernobyl aurait dû être refondatrice, en ce qu’elle remet en cause le productivisme et l’industrialisation planificatrice. Mais nous n’avons jamais travaillé sur ce qu’a représenté pour nous l’écroulement du monde soviétique. Ni réussi à remettre en cause notre matrice marxiste-léniniste, y compris en termes d’organisation du parti. Entre-temps, des éléments nouveaux ont surgi, comme le réchauffement climatique, la finitude des ressources de la planète.

Vous quittez le parti ?

C’est plutôt le parti qui m’a quitté. Mais je reste communiste.

Avez-vous rencontré Marie-George Buffet ?

L’ambiance était chaleureuse, il ne manquait que le thé et les boudoirs. Elle est sympa, Marie-George. Sur le fond, elle a trouvé que je n’avais pas tort. C’est tellement le marasme intellectuel et le désarroi dans le parti… Tout le monde est gêné, car les questions posées par mon départ sont de vraies questions. Je pense que le parti devra participer à la recomposition qui se fera après les régionales autour d’Europe Ecologie. Sinon il mourra.

Comment réagissent vos camarades ?

Ceux qui viennent me voir en me disant «c’est compliqué mais intéressant» ont moins de 45 ans. Pour les autres, c’est plus dur. Au PCF, quand tu es dissident, c’est : «Tu restes et tu te tais» ou «tu t’en vas et tu te tais».

Vous tirez la leçon de l’échec des communistes refondateurs ?

On a fait de très belles choses. Il y a eu des écrits très justes et très forts, notamment entre 1989 et 1993. Depuis, on tourne en rond parce qu’on n’a pas su aller au bout de la rupture. Il n’y a que l’Humanité pour écrire, la semaine dernière, que la RDA, c’était mieux ! Depuis trente ans, la direction du PCF a mis tous ses dissidents dans un ghetto intellectuel et l’extrême gauche s’est enfermée dans la pureté révolutionnaire.

Le paradigme écologique oblige à repenser la question sociale ?

Pour moi, l’écologie est d’abord une question sociale. Au sein de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), aucun élu de droite comme de gauche ne s’est battu pour financer des appartements à basse consommation et des réhabilitations HQE (haute qualité environnementale). A la cité des Beaudottes aujourd’hui, on est entre 150 et 200 euros de charges mensuelles, alors qu’on peut livrer des appartements à 150 euros de facture annuelle.

Vous allez incarner l’écologie sociale de banlieue au sein d’Europe Ecologie ?

Ce qui est intéressant avec Europe Ecologie, c’est que cela crée un cadre où chacun peut apporter son histoire, sa vision du monde et des éléments concrets pour un projet. Si on veut s’en sortir demain, on doit mettre au cœur la transformation sociale et écologique de la société.

L’écologie n’est pas qu’une préoccupation de bobos ?

C’est une façon d’offrir un débouché politique, aux bobos comme aux précaires. Le vide de projet à gauche est insupportable vu le chaos, la tempête que l’on vit aujourd’hui en banlieue sur la question de la violence, du trafic. Quand je dis : posons la question de la réglementation du cannabis, la gauche s’arc-boute sur l’interdit.

Jean-Paul Huchon (PS) se pose comme «le meilleur gestionnaire d’une région solidaire et compétitive». Comment jugez-vous son bilan ?

En 2004, la gauche s'est engagée à faire la carte orange à tarif unique sur l'ensemble de l'île de France. C'est la condition pour se sentir habiter la même métropole. Cette promesse, financièrement jouable, n'a jamais été tenue. C'est très symbolique, de tout ce qui a été loupé. Aujourd'hui, la gauche a un genou à terre parce que le PS, à force d'accompagner la social démocratie, s'est fondu dans le social libéralisme et que le PCF a été incapable de proposer autre chose. Même en étant au pouvoir, on a structuré une société profondément inégalitaire.