Non, elle ne fait qu’éventuellement les déplacer. Et ce phénomène est bien exploité par
les marchands de vidéosurveillance, qui le nomment « l’effet plumeau » : une ville
s’équipe, la communication bat son plein… et les villes voisines se sentent obligées
de s’équiper à leur tour, etc.
De plus, les études montrent que plus on augmente le nombre de caméras, moins
c’est efficace, car les moyens humains ne peuvent pas suivre (sauf à mettre une
moitié de la population derrière les écrans à surveiller l’autre).
« Rien ne prouve qu’il existe un lien entre les systèmes de vidéosurveillance et
la baisse de la délinquance. La délinquance baisse aussi dans des villes où il n’y
a pas de vidéosurveillance », répond Sébastien Roché, directeur d’études au
CNRS travaillant sur les questions de délinquance et de sécurité, à Libération le
10 novembre 2007. C’est le cas à Paris : le Préfet s’enorgueillit d’une baisse
continuelle de la délinquance de proximité ces dernières années (- 50%).
« Les caméras de sécurité, omniprésentes, ne réduisent pas significativement la criminalité. Il
y a bien entendu des exceptions, et c’est ce que met en avant la presse […]. Mais ce sont
des exceptions très médiatisées. Malgré tout, les caméras de surveillance ne sont pas très
efficaces. », – Bruce Schneier, chief security officer chez BT.
« La vidéosurveillance n’a qu’un faible impact dans les espaces étendus ou
complexes (métros, dédales de rue) où les caméras de surveillance ne
dissuadent pas les délinquants potentiels de passer à l’acte (pour des vols à
l’arraché, vols à la tire, vols à l’étalage). […elle] n’a quasiment aucun impact sur
les délits impulsifs […]. Plus généralement, cet outil n’a qu’un faible impact
dissuasif sur les atteintes aux personnes. » – Rapport « Vidéosurveillance et
espaces publics » de l’IAURIF(2)
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