mardi 10 juin 2008

La coordination 75 des sans papiers / la CGT


A la mi avril la CGT  lançait une vague de grèves de sans papiers.
A ce sujet et suite à un fort contentieux avec la CGT, la coordination 75 des sans papiers occupait la bourse du travail rue Charlot depuis plus d'un mois.
Dimanche dernier la CSP75  a adopté une résolution (ci dessous) qui vient débloquer ce long conflit.
Saluons cet effort !

RESOLUTION DE LA REUNION DES CSP A L’INITIATIVE DE LA CSP75

 

En présence de la CNSP se sont réunis les CSP75, CSP93, CSP91, CSP92, CSP59, CSSP49 pour examiner la phase actuelle de la lutte des sans papiers pour la régularisation.

La résolution suivante a été adoptée :

 

-         L’actuel mouvement de grèves et occupations des lieux de travail organisés par nos partenaires, les syndicats, est une brèche ouverte dans le dispositif répressif du gouvernement pour ramener les sans papiers dans la clandestinité : les CSP se félicitent de l’initiative des syndicats, notamment de la CGT;

-         Les mensonges présentant les sans papiers comme des « parasites qui profitent de la France » sont ainsi démasqués, maintenant tout le monde se rend compte que les sans papiers sont des travailleurs qui sont surexploités par des patrons négriers du travail caché;

-         Les lois racistes qui bafouent l’état de droit servent donc le patronat qui fraude le fisc et sous payent des hommes, des femmes et parfois des enfants qui pour survivrent subissent la précarité inhumaine;

-         Devant les grèves et occupations organisés par les syndicats, le gouvernement refusent de plus en plus le dépôt des dossiers des CSP et des associations, pire le gouvernement ordonnent aux préfectures de recevoir que les dossiers des syndicats;

-         Son objectif est d’opposer les sans papiers qui ont des contrats et fiches de salaires et les sans papiers qui sont payés en liquide par les patrons, mais aussi de diviser syndicats, associations et CSP;

-         Devant le désespoir créé chez les sans papiers par cette politique discriminatoire du diviser pour mieux régner du gouvernement, la CSP75 s’est réfugiée à la bourse du Travail dans l’espoir que cette action permette de rétablir le front uni des syndicats, des associations et des CSP pour la régularisation;

-         Cette présence à la Bourse du Travail a pour but qu’ensemble, CSP, associations et syndicats, nous oeuvrons à l’unité des sans papiers avec et sans fiches de salaires;

-         L’expérience de la circulaire pour « les enfants scolarisés » qui a permis des régularisations et qui a posé la nécessité de l’unité de l’ensemble du mouvement (CSP, association, syndicats, Resf) doit être mise à profit pour éviter le piège de la division;

-         Malgré les difficultés objectives de fonctionnement que la présence des sans papiers à la Bourse du Travail occasionnent, l’essentiel et l’intérêt majeur des sans papiers dans leur ensemble et celui de tous les autres catégories de travailleurs exigent que nous prenions tous ensemble un engagement d’unir toutes les formes de luttes et toutes les forces organisées (syndicats, associations, CSP) pour élargir la lutte et arracher le maximum de régularisation;

-         Au delà des incompréhensions et des erreurs des uns et des autres, l’espoir suscité par les luttes actuelles exige qu’ensemble, syndicats, associations, CSP, nous agissions dans l’intérêt supérieur des sans papiers et partant de l’ensemble des travailleurs du pays;

-         La visibilité des sans papiers, notamment à travers les CSP, que le gouvernement et le patronat aimeraient faire disparaître de la scène social et politique est un des enjeux majeurs des manœuvres de divisions du gouvernement. 

 

C’est pourquoi notre réunion des CSP en présence de la CNSP :     

-         Salue le travail en cours de l’intersyndicale, des associations et de la CSP75 d’élaboration d’une grille dont l’objectif est de prendre en compte toutes les situations des sans papiers présents à la Bourse du Travail;

-         Soutient le projet de parrainage des sans papiers par les syndicats;

-         Propose une interpellation du gouvernement par l’intersyndicale, les associations et le CSP75 pour que tous, syndicats, associations et CSP, et partout sur le territoire national puissent déposer des dossiers dans les préfectures en vue de la régularisation;

-         demande aux syndicats et aux associations, qu’en plus des critères de contrats d’embauches, des fiches de salaires et de la taxe ANAEM que doivent payer les patrons, que soit pris en compte les témoignages sur l’honneur des salariés réguliers attestant avoir travaillé avec les sans papiers demandeurs qui n’ont pas de fiches de salaires (le témoignage sur l’honneur est valable devant la justice, pourquoi pas devant l’administration), les promesses d’embauche, la non limitation aux secteurs dits « sous tension » dès que le sans papiers y a déjà travaillé ;

-         Soumet l’idée que le critère « travail » actuel ne doit pas se substituer aux autres critères de régularisation, notamment la durée de présence, la vie familiale, l’insertion dans la vie sociale et citoyenne, la maladie, le droit d’asile qui permettent d’obtenir une régularisation « vie privée et familiale »;

-         Suggère la mise en place partout où c’est possible d’une coordination syndicats, CSP, associations pour organiser, élargir, massifier l’action de grèves et d’occupations des lieux de travail;

-         Appelle à la syndicalisation de tous les sans papiers, ce qui n’est pas incompatible avec la lutte dans les CSP pour la régularisation de tous les sans papiers.

 

Fait à Paris le 08/06/09     

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