samedi 31 janvier 2009

Blues & Roots




Charles Mingus " Blues & Roots" 1959


Coté anniversaire, 2009 ce sont les quarante ans de la zeulh, les cinquante ans de la Motown, les soixante dix ans de Blue Note, les 17 ans de mon chat (qui chante), es cinquante ans de la mort de Lester Young etc..
Cinquante ans c'est l'âge où arrivées à maturité les oeuvres de la great black music tombent dans le domaine publique. L'occasion pour nous de nous pencher ici (Blues and Roots) sur elles.

Quelles dates commémorer ? 
Celles des enregistrements, avec leurs histoires de musiciens qui ne sont jamais venus, de séances mythiques dont on a perdu les bandes, avec leurs dizaines de versions du même solo et tout autant de faux départs ? 
Celles de la parution des albums, avec leurs histoires de morceaux tronqués par la maison de disques, de pressages originaux et de rééditions-qui-enfin-rendent-justice-à-ce-disque. avec leur histoires de pochettes réalisés par untel et les notes de livret d'untel ?
Celles de la parution des disques états-uniens en Europe avec leurs histoires de musiciens hué par un public venu écouter un quintet qui déjà n'existe plus?
Celles des premières écoutes avec leurs histoires de disques mal entendu, de révélations et de musique-plus-écouté-pareille? 
Certainement toutes un petit peu en même temps. 

Dans la deuxième partie des années 50 le cool jazz ne cesse de perdre du terrain.
Sur la côte-ouest il a mué en un jazz dit "west coast" beaucoup plus sensuel. Et sur la côte -est les musiciens ont développé un hard bop gorgé de blues. Certains y ajoutant du gospel le joue "funky".  L'idée est de rappeler que cette musique est noire et qu'elle est indissociable de la lutte contre la ségrégation raciale. 
"(...)Vous hommes blancs ne demandez vous pas trop quand vous me demandez de cesser de dire que cette musique est mienne ? Surtout quand vous ne me donnez rien d'autres ?"  Charles Mingus in Playboy 1964

Arrivé en 1959 le costume du hard bop est déjà trop petit pour pas mal de jeunes musiciens.  De plus en plus malmené le hard bop se craquelle  et laisse poindre quelque chose. Déjà en mars de l'année précédente Ornette Colman avait prévenu tout le monde "SOMETHING ELSE !!!!" 


"Something else!!!! the music of Ornette Coleman contemporary" 1958

dimanche 25 janvier 2009

Robert Frank, un regard étranger




Du 20 janvier au 22 mars 2009
exposition au jeu de paume

Cette exposition présente (entre autres )
 l'intégralité des tirages 
réunis en 1958 dans l'incontournable
 "les américains".






L'an passé
pour leurs cinquante ans 
"les américains"  
virent deux rééditions les célébrer : 

Robert Delpire remit sous les presses
son édition originale de 1958

Robert Frank avec les éditions Steidl ressortirent
l'édition étasunienne de 1959 "the americans"


Robert frank "les américains" Delpire 2008



"What a poem this is, what poems can be written about this book of pictures some day by some young new writer high by candlelight bending over them describing every gray mysterious detail, the gray film that caught the actual pink juice of human kind. Whether 't is the milk of human kindness, Shakespeare meant, makes no difference when you look at these pictures. Better than a show (...) That crazy feeling in America when the sun is hot on the streets and music comes out of the jukebox or from a nearby funeral, that's what Robert Frank has captured in the tremendous photographs taken as he traveled on the road around practically forty-eig ht states in an old used car (on Guggenhiem Fellowship) and with the agility, mystery, genuis, sadness, and strange secrecy of a shadow photographed scenes that have never been seen before on film."
extraits de l'introduction de Jack Kerouac à l'édition de 1959 





samedi 24 janvier 2009

The Revenge of the super female rappers!

Fly girls ! B-boys beware: revenge of the super female rappers!

69-09

En vrac
Souljazz délivre  
quarante années 
de hip hop de femmes 








Disc 1
01. JJ Fad - Ya Goin Down 
02. Princess MC - Pump Up The Funk 
03. Tanya Winley - Vicious Rap 
04. Sweet Tee - I Got Da Feelin'
05. Nikki Giovanni - Ego Tripping (
06. MC Lyte - Cha Cha Cha
07. Two Sisters - B-Boys Beware
08. Cookie Crew - Secrets of Success
09. Sequence - Simon Says 
10. Bahamadia - Paper Thin









Disc 2
01. Sparky D - I Can't Stop 
02. Queen Latifah Featuring Monie Love - Ladies First
03. Lady B - To The Beat Y'All 
04. Camille Yarbrough - Take Yo' Praise 
05. Missy Elliot - The Rain (Supa Dupa Fly)
06. Dimples D - Sucker DJ 
07. She Rockers - Give It A Rest 
08. Sarah Webster Fabio - Glimpses 
09. The Kryptic Krew featuring Tina B - Jazzy Sensation
10. Roxanne Shanté - Bite This 

vendredi 23 janvier 2009

La "Green team"


de gauche à droite

Eva Joly : n°2 Ile de France
José Bové : Sud-Ouest (via campesina)
Hélène Flautre : Nord (Les Verts)
Danièl Cohn Bendit : Ile de France (Les Verts)
Yannick Jadot : Grand Ouest (Greenpeace)
Michèle Rivasi : Sud Est (Les Verts)
Jean Paul Besset : Centre Massif-Central (fondation Hulot)
Sandrine Bélier : Grand Est (France Nature Environnement)

jeudi 22 janvier 2009

Ba Ba Boum time


De gauche à droite Loyd brevett, Coxsone Dodd, Roland ALphonso et John, dizzy, moore

En 1960, pour faciliter les déplacements de son groupe (the dragonaires) Byron Lee apporta la première basse électrique de Jamaïque. 
Il fut ainsi et malgré lui à l'origine d'une révolution de la musique Jamaïcaine. 
Dès 1965 la Fender basse avait totalement supplantée la contrebasse. Son impact fut tel qu'elle devint l'instrument leader de la musique Jamaïcaine.Très tôt Lloyd Brevett (le contrebassiste des skatalites)  adapta son jeu à ce nouvel instrument en le ralentissant.


une fender "jazz bass" de 1960

Après le ralentissement du tempo consécutif à la la sortie de "take it easy" la section de cuivre passa la main à la section rythmique. Il suffit d'écouter "Ba Ba Boum time" des Jamaicans ou "girl i've got a date" d'Alton Ellis pour saisir la place de premier plan qu'occupait désormais le bassiste. Bientôt d'autres instruments s'électrifièrent. L'orgue électrique vint en renfort de la section rythmique comme dans "Come on little girl" des Melodians et la guitare  électrique apportât ses accords tranchants.

the techniques

Sans tarder les chanteurs prirent la place laissée par le retrait de la section de cuivre. A la différence du rhythm'n' blues la soul "new style" privilégiait les petites formations. Bientôt les trios pullulèrent mais à la différence des groupes étasuniens la répartition soliste/choristes n'était pas figée.  C'est le trio de Curtis Mayfield (The impressions) qui eut le plus d'influence sur le style vocal des trios Jamaïcains. "Queen and minstrel" et " you 'll want me back" furent repris par les techniques sous les titres   'Queen majesty " et "you don't care". the uniques firent une reprise de "gypsy woman" sous le même titre. 


Lyn Taitt "rocksteady greatest hits"

Après la dissolution des skatalites le guitariste Lyn Taitt  devint musicien permanent du studio de Duke Reid. Ses innovations étaient tellement appréciées que très vite il prit la direction musicale du studio du 33, Bond street et fit des années rocksteady (1966-68) les années treasure isle.  

33, Bond street Kingston

Même si Sonia Pottinger fit des merveilles avec son label gay feet en produisant "Put on your best dress" de Monty Morris, "swing and dine" et "little nut tree" des Melodians, "i need your loving" des Gaylads "the whip", "train to glory" et "stay loose mama" des Ethiopians, "tell it to me" de Stranger Cole. 


the paragons "on the beach"

Même si Coxsone Dodd se démena avec les Paragons, les heptones, Delroy Wilson, et Slim Smith. Même si Bunny lee travailla d 'arrache pied avec the uniques, Lester Sterling et Pat Kelly. Rien n'y fit, Duke Reid resta le roi incontesté du rocksteady.


Alton Ellis

 "i'm in the mood for love", "queen majesty" et "you don'care" des Techniques, "Rocksteady" d'Alton Ellis , "Ba Ba boum time"et "thing you say you love" des Jamaïcans "my best girl" des Paragons, "come on little girl" des Melodians...

Ba Ba Boum time - the Jamaicans

Girl i've got a date - Alton Ellis

Queen majesty - the techniques

Gypsy woman - the uniques

You don't care - the techniques

Swing and dine - the melodians

Little nut tree - the melodians

Stay loose mama - the ethiopians

I'm in the mood for love - the techniques

My best girl - the paragons

mardi 20 janvier 2009

Come on little girl - the melodians

Let's do the rocksteady



Alton Ellis "Mr soul of Jamaica"


better get ready /come do rock steady /you've got to do this new dance /hope you are ready / you've got to do it just like uncle Freddy /if you don't know it just shake your hips, rock your body line/ shake your shoulders everything in time/ ... (Alton Ellis "Rocksteady")



The ethiopians "engine 54"

Avant de désigner une musique le terme rocksteady désignait une danse. Le tempo des morceaux de ska ne cessait d'accélérer. A tel point que les danseurs n'arrivaient plus à suivre. A partir de 1964 le public des sound-systems réclamât des tempos lents le temps de reprendre haleine. les deejays mirent alors en place la "midnight hour"qui était constituée de blues de rythm'n blues et de ska lent. 


Roland Alphonso

Des musiciens de ska profitèrent de cette veine pour enregistrer du ska downtempo que l'on peut qualifier de Jazz Jamaïcain. Roland Alphonso grava pour studio one  des titres comme "song for my father" (Horace Silver) et "el pussycat ska". Pour Treasure isle Tommy Mc Cook enregistra avec les supersonics des chefs d'oeuvre comme "down bond street".


Curtis Mayfiel & the impressions

A la même période arrivèrent des états unis les disques Motown et Stax. Ces titres de soul firent fureur en Jamaique. Immédiatement Bob Marley and the wailers sonnaient comme Curtis Mayfield and the impressions, Jimmy Cliff comme Otis redding, Ken Boothe comme Clarence Carter. Toutes ces reprises étaient destinées aux midnight hours. 


Bob Marley and the wailers

En 1966 Hopetone Lewis enregistra coup sur coup "sound and pressure" et "take it easy". Ces deux chansons furent un tel succès que tout le monde adopta ce nouveau beat typiquement Jamaïcain: le rocksteady. 

 
The termites "do the rocksteady"

Down bond street - Tommy Mc Cook & the supersonics

La vitesse est aléatoire !

El pussycat ska - Roland Alphonso

Song for my father - Roland Alphonso

Encore un qui n'a pas réglé son pitch!

Take it easy - Hopetone Lewis

dimanche 18 janvier 2009

Da Zeuhl wortz mekanik



Pour les quarante ans
Les douze, treize et quatorze février
Magma débute un tour du monde







samedi 17 janvier 2009

Anthony joseph & the spasm band


Anthony Joseph & the spasm band  "bird head son"

En attendant
une scène à Paris 
le 22/04 au New Morning
il reste la galette
il reste la galette
il reste la galette
il...

vendredi 16 janvier 2009

Monsieur le président, par Eva Joly


Supprimer le juge d'instruction ne constitue pas une simple réforme de notre système pénal, mais porte atteinte au plus haut de nos principes, celui de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir politique. Votre discours ne mentionne aucune garantie d'indépendance pour les enquêtes. Ce silence, dans un domaine qui constitutionnellement vous échoie, porte la marque du stratagème politique.

Mais le verbe haut et toute la rhétorique du monde ne suffiront pas pour convaincre les Français qu'un parquet soumis aux instructions du ministre constitue une meilleure garantie pour le justiciable qu'un juge indépendant. Vous affirmez que notre pays est marqué par une tradition de "rivalité" entre le politique et le judiciaire. La rivalité n'est pas du côté des juges, elle est le fruit de la peur des politiques.

Vous pensez que la légitimité politique prime sur tous les pouvoirs. Or c'est précisément pour contenir le désir de toute-puissance qui s'empare naturellement des gouvernants que les Lumières ont forgé le concept de séparation des pouvoirs. John Locke l'a observé justement :"C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites." Il ne fait pas bon en France incarner une de ces limites. Plus d'un magistrat en France peut en témoigner.

Qui peut encore croire que le juge d'instruction est "l'homme le plus puissant de France" ? Certainement pas vous, Monsieur le président. L'homme le plus puissant de France, c'est vous. Vous avez le pouvoir de faire saisir un tribunal arbitral qui attribue 285 millions d'euros à un de vos soutiens. Vous avez le pouvoir de déguiser une grâce individuelle à un préfet dévoyé en grâce collective.

LE SPECTACLE DE L'IMPUNITÉ

A de rares exceptions, en matière financière, il n'y a plus que des enquêtes préliminaires, et des dossiers bouclés dorment dans les tiroirs. La liste des enquêtes non effectuées est impressionnante : les soupçons de corruption à l'encontre de Christian Poncelet, ex-président du Sénat ; les flux financiers allégués de Jacques Chirac au Japon ; les fortunes apparemment mal acquises des présidents africains placées en France ; le rôle supposé de la BNP Paribas dans les montages corrupteurs au Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa.

La justice aurait dû enquêter pour crever l'abcès. Elle ne l'a pas fait, laissant se répandre le poison du soupçon et le spectacle de l'impunité. Une justice dépendante, c'est une justice qui n'ouvre pas d'enquête lorsque les faits déplaisent au pouvoir. Rappelez-vous du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Il n'y eut jamais aucune enquête ! Aucune condamnation ! Parce que le parquet ne le jugea pas opportun.

Est-ce cette face-là de la justice qu'il faut faire ressortir au XXIe siècle ? Le juge d'instruction est le fruit de notre histoire. Il n'existe pas ou a disparu en dehors de nos frontières. Il peut évidemment être supprimé, mais à condition que sa disparition entraîne davantage de démocratie et non davantage d'arbitraire. Peu importe qui mène les enquêtes pourvu que les magistrats soient préservés des pressions ; pourvu que les investigations puissent être conduites, ne soient pas étouffées dans l'oeuf.

Vous voulez confier les enquêtes au parquet ? Cela se peut, mais il faut alors rendre le parquet indépendant de votre pouvoir, ce qui, vous en conviendrez, n'a guère été votre choix. Les contempteurs des juges d'instruction affirment qu'il est impossible d'instruire à charge et à décharge. Si le parquet enquête, il héritera du même dilemme. A moins que vous n'ayez l'intention d'accorder aux avocats un pouvoir d'enquête... Non seulement la justice sera aux ordres, mais elle deviendra inégalitaire, à l'image de la justice américaine.

En somme, vous aurez pris le pire des deux systèmes : l'arbitraire et l'inégalité. Face à un projet qui foule aux pieds l'idéal de 1789 d'égalité des citoyens devant la loi, face à une réforme qui risque de transformer notre pays en République oligarchique, à la solde de quelques-uns, j'appelle les Françaises et les Français épris de justice à la mobilisation contre votre projet.

jeudi 15 janvier 2009

Just jazz

Aldo Romano "just jazz"


Un... deux... trois... quatre...
deux mille huit
et toujours pas de piano

mardi 13 janvier 2009

"Acheter un disque c'était comme acheter un petit bout du pays"



La culture du sound-system avec les costumes trop grands et les chapeaux à larges bords avait traversé l'atlantique sans la moindre altération. 
A peine arrivé Count Suckle et Duke Vin montèrent leurs sound-systèms. Leurs soirées ne désemplissaient jamais.

George "Peckings" Price

George "peckings" Price avait fondé la plus grande entreprise d'importation, de distribution et de vente au détail de disques Jamaïcains. Comme en Jamaïque la vente se faisait de porte en porte. Les gens achetaient des disques alors qu'ils n'avaient pas encore de phonogramme. Acheter un disque c'était comme acheter un petit bout du pays. 

Laurel Aitken

"Lonesome lover" de Laurel Aitken fut le premier titre de ska à être enregistré outre manche.
Dans le foulée de cet enregistrement Melodisc lanca "blue beat" un sous label spécialisé dans la musique jamaïcaine qui avait l'exclusivité des productions de Pince Buster.
Son plus gros concurrent était Island Records  de Chris Blackwell*.
 


Les mods, un mouvement très répandu dans la jeunesse blanche issue de la classe ouvrière, adoptèrent le ska en plus de la soul qu'ils écoutaient depuis plusieurs années. Les ventes de disques de ska atteignirent alors des chiffres largement supérieur à ceux de la seule communauté jamaïcaine.


Prince buster devint une icône mod. En 1967  son morceau "al capone" fut classé dans le top 20 britannique et le "guns of navarone" des Skatalites atteint le top 30.  


En 1964 l'adaptation ska du titre "my boy lollipop" interprété par Millie Small fut classé deuxième du hit parade britannique devant "hard day's night" des Beattles et "it's all over now"
des Rolling stones. Six millions d'exemplaires de ce single furent vendu dans le monde. C'était la première fois que la musique Jamaicaine trouvait une audience mondiale.

*Chris Whiteworst selon Peter Tosh