lundi 2 mars 2009

La volonté politique s'efface de la Mairie de Paris




A Paris 
La maire adjointe aux transports 
Annick Lepetit abandonne 
toute volonté politique 
en matière de lutte contre la pollution de l'air
et de partage de l'espace publique
Les projets impulsés 
par son prédécesseur Denis Baupin 
donnent encore le change...



Le Parisien 02/03/09


PARIS

La chasse aux voitures n’est plus prioritaire

Sous la première mandature de Delanoë, Paris a été en chantier permanent pour réduire l’espace de la voiture. Depuis un an, les travaux de voirie sont au ralenti.

Finis, les emblématiques « espaces civilisés » Magenta, Jean-Jaurès, Saint-Marcel… qui ont réduit la circulation sur les axes rouges, provoquant l’ire des automobilistes et des riverains. Oubliée la piétonisation de la rue de Rennes. Renvoyés aux calendes grecques l’interdiction des voies sur berges aux voitures ou encore le tramway des gares, censé relier les six gares parisiennes.


Un an après sa réélection, Bertrand Delanoë lève manifestement le pied sur les chantiers de voirie liés aux transports.


« La fête est finie » pour les Verts. Tous ces projets, portés principalement par les Verts parisiens, ont fait les frais de l’effondrement du parti écologiste lors des dernières élections municipales. Avec seulement 9 élus au Conseil de Paris (contre 23 en 2001), les Verts n’ont plus la capacité d’imposer leurs choix.

« C’est vrai que la Ville de Paris n’a plus de politique de transports aussi volontariste. On a l’impression d’une gestion au jour le jour qui n’est pas à la hauteur des enjeux, estime Hervé Morel, secrétaire général des Verts de Paris. Quand on voit qu’une des premières mesures de la nouvelle équipe a été de matérialiser l’interdiction de certaines voies de bus aux cyclistes, on se dit que la fête est finie… »


« Des positions raisonnables » pour l’Automobile Club. Les associations d’automobilistes font le même constat, mais affichent, elles, leur approbation. « La mairie de Paris est revenue à des positions raisonnables. Elle privilégie les transports en commun, mais sans chercher à tuer la voiture », se félicite Robert Palluat de Besset, président de l’Automobile Club Ile-de-France.


Le tramway suit son cours. Du côté de l’Hôtel de Ville, on se défend d’un quelconque ramollissement. « Nous poursuivons le même objectif depuis 2001 : mieux partager l’espace public entre les différents usagers », assure Annick Lepetit, adjointe (PS) de Bertrand Delanoë chargée des transports, qui rappelle que plusieurs projets sont en cours.

Les travaux d’extension du tramway des Maréchaux jusqu’à la porte de la Chapelle ont démarré. La concertation sur l’avenir de la rue de Rennes est sur les rails.

D’autres aménagements piétonnisation des voies sur berges, mise en double sens des Grands Boulevards sont au stade de la réflexion.

« Nous n’allons pas mettre tout en chantier en même temps », précise Annick Lepetit, ni répliquer les erreurs des aménagements précédents (lire ci-dessous).


La fin du dogmatisme. Sur la méthode, Annick Lepetit met en avant « la recherche du consensus » et le « refus du dogmatisme ».

Un tacle à peine déguisé à Denis Baupin, son prédécesseur vert, que ses détracteurs les plus farouches avaient surnommé le « khmer vert ». « Avec lui, aucun dialogue n’était possible… », estime le président de l’Automobile Club.

« Mais au moins, il agissait », regrette Philippe Colomb, de l’association Vélorution.


Aucun commentaire: