lundi 4 mai 2009

Turn the beat around



de gauche à droite: les deejay Barry Lederer, Tom Savarese, Vincent Carleo, Don Findlay, Jimmy Stuard et Nicky Siano
Devant: Larry Sanders et Tony Smith 



Peter Shapiro "turn the beat around"

 Peter Shapiro nous livre ici une tonitruante histoire du mouvement disco.

(...) "Vicky fils pensa pour sa part à organiser un "Disco Demolition Derby" durant la pause entre les deux matches : tout supporter se présentant a l'entrée du stade avec un disque de disco à détruire ne payait sa place que quatre -vingt-dix-huit-cents. 
Le coconspirateur de Veek s'appelait Steve Dahl, un disc-jockey de vingt quatre ans qui animait l'heure de pointe sur la station WLUP (...) constitua même sa propre "disco army" (...) dont la mission "consistait à éradiquer et éliminer cette maladie musicale si redoutée connue sous le nom de DISCO".  


Une carte de membre de la Steve Dahl's disco army

(...) Le match, joué à guichet fermé, rassembla 50000 personnes dans les gradins. On estime à 15000 le nombre de personnes n'ayant ni billets ni disques de disco condamnées à traîner  devant l'enceinte du stade. (...) Dahl arriva sur le terrain en jeep vétu d'une tenue militaire camouflage et d'un casque, en compagnie de son assistante Lorelei, une superbe blonde. Il commenca à allumer un grand nombre d'explosifs placés dans une grande boite où s'entassaient également 10 000 disques de disco. Immédiatement après la détonation, les supporters se mirent à sauter par dessus les murs d'enceinte qui séparaient le terrain des gradins. "




le "disco demolition derby" du 12 juillet 1979 au Comiskey Park de Chicago

"La campagne engagée par Dahl n'avait rien d'un exemple isolé de  défoulement incontrôlé d'énergie masculine face à l'influence féminisante de la disco. Détroit (...) lança sa propre croisade anti-disco. Le DREAD (Detroit Rockers Engaged in the Abolition of Disco) avec son logo représentant un hachoir en train d'écraser un disque et surmontant la légende "saturday night cleaver" (le hachoir du samedi soir), était une organisation sponsorisé par la WRIF, une radio rock. "
(...)" Dans "Erectus wrecks a records" (Erectus pète un disque) , l'émission qu'il (Dennis Erectus) animait, on l'entendait passer les premières mesure d'un titre disco, "puis mettre la platine en 78-tours (un procédé particulièrement spectaculaire sur macho man), faire déraper le diamant du sillon et envoyer un son de chasse d'eau ou de vomissements, pour finalement balancer des accordq de guitare violents signés Van Halen ou AC/DC." 
"La rage de l'homme blanc rendu furieux ne se limitait pas aux frontières américaines. En 1979 une édition du Young Nationalist, organe du British National Party, parti britannique d'extrême droite, avertissait ses lecteurs que " la disco et sa pseudo-philosophie du melting-pot doit être combattue, ou les rues d'Angleterre grouilleront de soul boys vouant un culte aux noirs." Au même moment, des scientifiques de l'université d'Ankara en Turquie,"prouvèrent qu'en écoutant de la disco, les cochons deviennent sourds et les souris homosexuelles." 
"Evidement certaine personnes n'aimait pas la disco parce qu'elle est une musique noire et gay."(...) ces deux groupes sont précisément les mêmes que ceux dont les plus récentes tentatives d'autoaffirmation  économique et politique ont essuyés des réponses négatives fameuses, d'un coté de la part d'Allan Blackke (lequel avait déjà lancé le mouvement anti-affirmative action aux états-unis en protestant contre les quotas d'admission en faveur des minorités mis en place dans le cursus de médecine de l'université de Californie) et de l'autre celle de Dan White (un ancien dirigeant de la mairie de San Francisco qui, mécontent de son licenciement  , avait assassiné Harvey Milk, son confrère ouvertement gay, et le maire George Moscone en 1978)"


Nicky Siano

Fin 1979 la disco était bel et bien morte. La révolution néo-conservatrice de Reagan et Tatcher pouvait commencer. 

 

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