jeudi 12 novembre 2009

N°2 La vidéosurveillance empêche-t-elle les crimes et les délits ?



Non, elle ne fait qu’éventuellement les déplacer. Et ce phénomène est bien exploité par

les marchands de vidéosurveillance, qui le nomment « l’effet plumeau » : une ville

s’équipe, la communication bat son plein… et les villes voisines se sentent obligées

de s’équiper à leur tour, etc.

De plus, les études montrent que plus on augmente le nombre de caméras, moins

c’est efficace, car les moyens humains ne peuvent pas suivre (sauf à mettre une

moitié de la population derrière les écrans à surveiller l’autre).

« Rien ne prouve qu’il existe un lien entre les systèmes de vidéosurveillance et

la baisse de la délinquance. La délinquance baisse aussi dans des villes où il n’y

a pas de vidéosurveillance », répond Sébastien Roché, directeur d’études au

CNRS travaillant sur les questions de délinquance et de sécurité, à Libération le

10 novembre 2007. C’est le cas à Paris : le Préfet s’enorgueillit d’une baisse

continuelle de la délinquance de proximité ces dernières années (- 50%).

« Les caméras de sécurité, omniprésentes, ne réduisent pas significativement la criminalité. Il

y a bien entendu des exceptions, et c’est ce que met en avant la presse […]. Mais ce sont

des exceptions très médiatisées. Malgré tout, les caméras de surveillance ne sont pas très

efficaces. », – Bruce Schneier, chief security officer chez BT.

« La vidéosurveillance n’a qu’un faible impact dans les espaces étendus ou

complexes (métros, dédales de rue) où les caméras de surveillance ne

dissuadent pas les délinquants potentiels de passer à l’acte (pour des vols à

l’arraché, vols à la tire, vols à l’étalage). […elle] n’a quasiment aucun impact sur

les délits impulsifs […]. Plus généralement, cet outil n’a qu’un faible impact

dissuasif sur les atteintes aux personnes. » – Rapport « Vidéosurveillance et

espaces publics » de l’IAURIF(2)

source: collectif démocratie et libertés

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