"Pour le meilleur de la musique et des boissons alcoolisées rendez-vous au sound -system et dans les boutiques de Duke Reid" annonce un panneau publicitaire.
Sous les étoiles, à l'intérieur d'une enceinte de bambou se répandent les parfums du poulet mariné aux piments et de la collie-weed. Les pulsations du rhythm and blues font vibrer les bouteilles de bière fraîche.
Au milieu des années 40 les sound-systems sont devenus un véritable phénomène de société.
Il ne s'agit pas de simples disco-mobiles.
Pour s'en faire une idée, il faut plutôt regarder du coté du football.
Tom the great Sebastian, V Rocket, Count Smith the blues blaster, Sir Nick the champ, King Edwards, lord Loos of the universe, à kingston chaque quartier possède son sound-systèm, tous les jeunes en supporte un.
Lors des sound-clashes à domicile ou à l'extérieur tout le monde se mobilise pour défendre les couleurs de son sound-system.
Entre sound-boys la concurrence est rude. L'exclusivité de ses titres forge la réputation d'un sound-system.
Pour se démarquer les sound- systems de première division font importer leurs disques. Un véritable négoce de disque s'organise dans le port à l'arrivée de chaque navire.
Une fois le disque acquis, les informations imprimées sur le rond central sont immédiatement grattées avec une pièce de monnaie afin que personne ne puisse retrouver le titre.
En sound-system la participation du public est majeur et ses injonctions sont sans appel. L'opérateur n'ayant qu'une seule platine doit redoubler d'agilité pour y répondre.
Entre son index et son majeur virevoltent des galettes de Louis Jordan, Bill "M honky tonk" Dogget, Professor Longhair, Fats Domino, Lloyd Price, Dizzy Gillespie, Sarah Vaughan, Earl Hines et Nat King Cole.
Au début des années 50 des titres comme "blood shoteyes" de Wyonnie Harris et "baby what you want me to do" de Jimmy Reed furent des hits indétronables.
Mais l'avènement du rock n'roll dans la deuxième partie des années 50 vint tarir les sources du "gros son"
" C'était comme ci être un adolescent en Jamaïque à cette époque était la meilleure chose au monde."
Derrick Harriot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire