mardi 18 novembre 2008

Pinnacle



Leonard Howell

En 1940, Leonard Howell fut libéré. Au nom de son ethiopian salvation society il acheta une plantation de canne à sucre à l'abandon dans les collines  de sainte Catherine. En prenant modèle sue les camps de nègres marrons il y créa un "état" rasta.


les monts de sainte Catherine

Complètement indépendant, fondé sur la communauté de biens et le travail en coopératives le pinnacle attira près de 1600 résidents et exista pendant quatorze années.Il offrit le cadre nécessaire au développement du mouvement rasta.La méditation, la réflexion et les très longues séances de discussion permirent d'affiner la spiritualité du mouvement. Le dialecte rasta évolua vers une approche singulière de l'anglais, traversée par un humour noir le plus pince sans rire.


C'est au camp de pinnacle, au début des années cinquante, que les rastas se mirent à porter des dreadlocks d'après des photographies des mau mau, les membres de la land and freedom army un mouvement anticolonialiste Kenyan. 


mau mau

Pinnacle connut également une forte activité artistique.
Tirant son inspiration de l'Afrique, la musique rasta s'appuyait sur les percussions. En Jamaïque elles subsistaient sous deux formes clandestines: kumina et Burru. C'est le style Burru qui eut le plus d'influence.
La grosse caisse marquait le rythme, le repeater se chargeait de la mélodie et le findeh harmonisait l'ensemble, formant un contrepoint si nécessaire. Le style rasta inversât les rôles le findeh marquait le rythme pendant que la grosse caisse l'accentuait permettant une variation de tempo au sein d'un même rythme et le repeater se chargeait de la mélodie.


Suite à la rébellion de 1938 les autorités avaient élargi le "dangerous drugs act" pour y inclure la marijuana. La ganja était arrivé sur l'île grâce à la main d'oeuvre venue du sous continent indien pour travailler dans les plantations durant la deuxième moitié du 19e siècle. elle s'était ensuite étendue à tout la classe noire ouvrière qui l'utilisait comme remède à presque tous les maux. Pour les rastas la marijuana prenait des proportions quasi mystique.
Tout au long de son existence le pinnacle connut des raids policiers "anti-drogue" entraînant la destruction des maisons et des biens ainsi que des centaines d'arrestations.
 C'est en 1954 qu'un ultime raid "anti-drogue" sonna le glas de pinnacle. soixante habitations furent détruites, Howell fut à nouveau envoyé en hôpital psychiatrique et les habitants furent  dispersés. Ils établirent alors des camps à Rockforth et dans les collines de Wareika mais aussi dans les bas quartiers du centre de kingston comme  black-a-wall, slip dock road et salt lane.
C'est là que Prince Buster rencontra Count Ossie.


Aucun commentaire: